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Être alternant dans un service de remplacement

Théo est apprenti sur l'exploitation de David Poupard depuis un an et demi.

Dans le Maine-et-Loire, Théo réalise la majeure partie de son alternance sur une ferme principale, mais travaille aussi cinq semaines pour le service de remplacement. Une façon de découvrir diverses pratiques.

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« Les jeunes sont de plus en plus en apprentissage, on n’arrivait plus à les attirer vers le service de remplacement. » C’est de ce constat qu’Elioreso, un service de remplacement du Maine-et-Loire, a trouvé la solution pour attirer les jeunes. « Il faut faire de l’apprentissage aussi ! » lance David Poupard, président du service de remplacement départemental sur son exploitation au Gaec du Theil. C’est ainsi qu’en 2021, Elioreso a développé son offre en proposant des apprentissages de 20 semaines dans une ferme adhérente, complétées par cinq semaines au sein du service de remplacement.

Une nouvelle forme d’apprentissage qu’a choisi Théo, en alternance dans l’élevage bovin lait de David.

« Comme je ne suis pas issu du milieu agricole, c’est intéressant de voir différentes fermes pendant cinq semaines et de passer toute une année sur la ferme majoritaire, explique Théo, apprenti en deuxième année de BTS Acse. Je vois d’autres systèmes, cela permet de réfléchir sur la façon dont on veut travailler plus tard. »

Spécialisé en élevage bovin laitier, il a pu voir, au cours de ses cinq semaines annuelles au service de remplacement, des troupeaux « qui passent du simple au double », des salles de traite diverses et des robots de traite. Pendant une semaine, il a même pu aller sur une exploitation de vaches laitières traites par un robot et mises au pâturage l’été avec une logistique bien différente lorsque les vaches restent en bâtiments dans l’exploitation principale. « C’est une tout autre organisation », observe-t-il.

Pour l'employeur, le principal avantage est administratif, glisse David Poupard. Le service de remplacement réalise le contrat de travail. Et en lieu et place des bulletins de salaire établi par l’exploitant, on a une facture. « C’est beaucoup plus simple, même si ça ne me désengage pas de mes responsabilités d’employeur », tient à rappeler l’éleveur. Un apprentissage au sein du service de remplacement permet aussi de réduire les coûts : les cinq semaines portant sur le service de remplacement ne sont pas facturées à l’exploitant.

« Une personne pour faire l’arbitre »

Alors qu’on a plus souvent l’habitude de travailler en famille, accueillir un salarié sur une exploitation peut parfois provoquer des conflits, observe le président du service de remplacement. Grâce à la structure Elioreso, une conseillère en emploi réalise régulièrement des bilans d’étape pour discuter des congés et de l’ambiance sur la ferme. « L’agriculteur n’est pas seul face au jeune, et inversement. Il y a toujours une personne pour faire l’arbitre. »

Actuellement, le service de remplacement engage six apprentis avec un objectif de maintien entre cinq et huit par an, explique Elioreso. « Le service de remplacement ne fait pas de bénéfices avec les apprentis, mais on investit pour l’avenir », estime David Poupard.

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